Connaissez-vous Strava ? L’application Strava, avec aujourd’hui plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs dans le monde, est devenue en quelques années LE réseau social des cyclistes amateurs et des coureurs. Surfant sur la vague qui a suivi l’apparition des Smartphones, Mark Gainey et Michael Horvath, tous deux anciens élèves de l’université d’Harvard, lance leur projet en 2009. Il crée une application, qui, associée à un système GPS, permet à chaque utilisateur de suivre en direct son parcours et ses performances à vélo ou à pied et de pouvoir les comparer aux autres utilisateurs. Les trois grandes forces de l’application résident dans sa simplicité d’utilisation, l’effet compétition qu’elle crée en permettant à chacun d’afficher ses exploits, mais surtout dans sa gratuité. L’application est en effet disponible gratuitement sur Android et IOS (une version payante, plus élaborée, existe aussi). Ainsi, pour mieux rentabiliser son activité, l’entreprise californienne a eu l’idée de former des partenariats.
Mais quels sont ces partenariats ? L’application recense chaque jour des millions d’informations concernant les parcours et trajets des différents utilisateurs. L’entreprise a donc eu l’idée de rentabiliser toutes ces données fournies par les utilisateurs, les cyclistes plus particulièrement. Est alors né Strava Metro. Aujourd’hui en partenariat avec plus de 70 collectivités locales (Portland, Seattle, l’Etat du Queensland en Australie) Strava Metro contribue à l’amélioration des infrastructures pédestres et cyclistes. En relayant toutes les données pertinentes cyclistes et pédestres des utilisateurs de Strava sur le territoire des collectivités partenaires, Strava Metro met en évidence les routes les plus empruntées et celles évitées, les heures d’affluence, les points de départ et d’arrivée, les distances etc. Avec une analyse poussée et régulière toutes ces informations constituent les fondations d’une renaissance des agencements viables des espaces. Strava Metro facture ces services aux collectivités en fonction du nombre d’utilisateurs dans la zone, environ 80 centimes par membre pour 12 mois.
Qu’en est-il alors de la vie privée ? Une telle marchandisation de nos données privées ne pose-t-elle pas question ? Dans une interview livrée au Monde, Mark Gainey, cofondateur de Strava, expliquait que les données ne sont pas fournies à des entreprises mais uniquement aux collectivités et aux infrastructures qui œuvrent pour le bien public. Un tel système de partenariats paraît effectivement gagnant-gagnant. Plus il y a d’activités, plus précises seront les donnée pour en bout de chaîne des villes plus adaptées. Les utilisateurs, les collectivités et même l’environnement ont à y gagner. Et tout comme pour le réseau Facebook, les utilisateurs peuvent paramétrer leur profil pour limiter les données publiées.
Strava, comme beaucoup d’autres plateformes, appuie sa rentabilité sur la revente d’informations, mais là où la société se démarque c’est en s’associant uniquement à des collectivités. Bien vu de sa part. En tant qu’utilisateur il est beaucoup plus acceptable et rassurant de savoir que ses données privées sont utilisées pour le bien public. En espérant qu’à l’avenir d’autres entreprises du genre ait la même idée !
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